Le Rosaire
Par domcorrieras, le dimanche 25 octobre 2015 - Poèmes & chansons - lien permanent
Au charbon, il a marqué mon côté gauche,
L’endroit où tirer
Pour lâcher l’oiseau — mon angoisse
Dans la nuit vide.
Mon aimé ! Elle ne tremblera pas, ta main,
Je n’aurai pas à patienter longtemps.
L’oiseau — mon angoisse — s’envolera
Et perché sur une branche, chantera.
Pour que cet homme, tranquille dans sa maison,
Ouvrant la fenêtre, se dise :
« Cette voix, je la connais, mais les paroles m’échappent »,—
Et pour qu’il baisse les yeux.
Anna Akhmatova / Le Rosaire (extrait) / 31 janvier 1014. Pétersbourg