« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

IN LIMINE

 

 

 

 

 

 

    je par­tis donc avec l’anxiété des voies fer­rées lassé d’être

collé sur la chaux des secon­des

 

    ici tu ne te mul­ti­plies qu’en fonc­tion des miroirs l’enfer

c’est la pri­va­tion de Dieu affirme-t-on désor­mais et c’est ici

 

    je sui­vis le bal­last man­ne­quin à la main sèche tressé dans

l’osier de l’exil sor­tir de soi pour recon­naî­tre enfin le pas de la

misère

 

    ­sur les champs atte­nants le soc du soleil butait sur des

aveux cal­cai­res

 

    en­tre les vil­les des poches qu’il fal­lait tra­ver­ser y régnait le

silence des blés

 

    ainsi va-t-on vers la déca­pole

 

 






 

Yves Ughes / Déca­pole / Edi­tions L’Amou­rier