Farenheit 451
Par domcorrieras, le dimanche 9 décembre 2007 - Proses & autres textes - lien permanent
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Montag regagna sa propre maison. Laissant la fenêtre ouverte, il jeta un œeil sur Mildred, la borda avec soin, puis alla s’étendre, le clair de lune sur ses pommettes et les rides de son front, distillé dans chacun de ses yeux pour y former une cataracte d’argent.
Une goutte de pluie. Clarisse. Une autre goutte. Mildred. Une troisième. L’oncle. Une quatrième. Le feu de ce soir. Une, Clarisse. Deux, Mildred. Trois, l’oncle. Quatre, le feu. Une, Mildred, deux, Clarisse. Une, deux, trois, quatre, le feu. Une, Clarisse. Deux, Mildred. Trois, l’oncle. Quatre, le feu. Une, Mildred, deux, Clarisse. Une, deux, trois, quatre, cinq, Clarisse, Mildred, l’oncle, le feu, les comprimés de somnifère, les hommes, mouchoirs jetables, basques, on se mouche, on froisse, on jette, Clarisse, Mildred, l’oncle, le feu, comprimés, mouchoirs, on se mouche, on froisse, on jette. Un, deux, trois, un, deux, trois ! Pluie. Orage. L’oncle qui rit. Le tonnerre qui dégringole les escaliers. Le monde entier qui se répand en eau. Le feu qui jaillit en volcan. Tout qui se met à dévaler dans un grondement, en un torrent impétueux qui se précipite vers le matin.
«Je ne sais plus rien», dit-il, et il laissa fondre sur sa langue un losange dispensateur de sommeil.
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Ray Bradbury / Farenheit 451 (extrait)