« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Sans titre

 

 

 

 

 

 

Mon regard vient d’atteindre la cote d’alerte

Je me suis laissé porter par la houle

De ces derniers jours

J’ai flotté comme un porc vers l’abattoir

Un monde imaginaire de planches à la place

Des guides en bel uniforme

Des voyants rouges allumés noyés

Dans les fumées chaudes et bruyantes

Mon désir d’humanité vaporeuse vivant au milieu

Du courant

Insensible comme une pile de pont

Vient sans doute d’une idée de pale tournant

A toute vitesse brassant l’eau dans un bruit

De steamer sur le Mississipi

A ce point que vous paraîtrez Madame

Une rade pleine de douceur

Où je pourrai me rincer l’œil

Denis Roche / FORESTIÈRE AMAZONIDE - Poèmes à mon insu