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Par domcorrieras, le mardi 23 septembre 2014 - Poèmes & chansons - lien permanent
Je suis content, je ne dois rien à la vie,
et la vie ne me doit même pas
quatre sous de nèfles.
Nous sommes quittes, ainsi,
le corps peut désormais se reposer : jour
après jour il a labouré, semé, récolté
ou cueilli, et il a même
prodigué quelque chose, le pauvre,
très pauvre animal
aux testicules maintenant à la retraite.
Un de ces jours j’irai m’étendre
sous le figuier, celui-là
que j’ai vu jadis exaspéré et solitaire :
je suis de la même race.
Eugénio de Andrade / Blanc sur blanc
traduit du portugais par Michel Chandeigne