« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Si peu, mais l’éclat de mon âme s’use…

 

 






La nuit m’est dou­ceur, la nuit m’est pai­si­ble,

Bau­mes et haschi­sch ne ces­sent de l’oin­dre ;

Je pour­suis la route illu­mi­née, -ivre,

La nuit m’est dou­ceur, la nuit m‘est pai­si­ble.

 

Du vent, de la mer vien­nent des bai­sers,

Bai­sers, ô lueur qui fleu­rit pour,

Mon âme ce soir a sa Fête-Dieu,

Du vent, de la mer vien­nent des bai­sers.

 

Si peu, mais l’éclat de mon âme s’use,

Mes lèvres ont soif du bai­ser qu’on rêve …

La nuit en liesse, est aux lueurs lueur,

Si peu, mais l’éclat de mon âme s’use…

Mis­sak Méd­za­rentz, poète armé­nien (1896-1908)
Tra­duc­tion Gérard Héki­mian