« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Eros Medina

 

 

Thierry_Debroux.jpg



Alexina t’allais au bal

Les gar­çons affo­lés

Bafouill­laient quel­ques mots banals

Et rou­gis­saient

 

Mais la plu­part ren­traient chez eux bre­douilles

Oubliant dans l’ivresse le mot qui fait si mal

Mon dieu, mon dieu, pour­quoi a-t-elle choisi Raoul ?

Mau­dite Alexina, la plus jolie du bal

 

Nous, les écon­duits, à qui tu as dit non

Dans la guerre avons fui ton joli pré­nom

Cer­tains depuis long­temps atten­dent dans les allées

Au cime­tière que tu vien­nes val­ser

 

Alexina allait au bal

Les gar­çons affo­lés

Bafouill­laient quel­ques mots banals

Et rou­gis­saient.

Et rou­gis­saient.

Thierry Debroux / Eros Medina (extrait)