« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

RON­DEAU

 

 





Triste plai­sir et dou­lou­reuse joie

Apre dou­ceur, récon­fort ennuyeux,

Ris en pleu­rant, sou­ve­nir oublieux

M’accom­pa­gnent, com­bien que seul je sois.

 

Embus­qués sont, afin qu’on ne les voie,

Dedans mon cœur, sous l’ombre de mes yeux,

Triste plai­sir et dou­lou­reuse joie.

 

C’est mon tré­sor, ma part et ma mont­joie,

Par quoi Dan­ger est sur moi envieux ;

Bien le sera s’il me voit avoir mieux,

Quand il me hait de ce qu’Amour m’envoie

Triste plai­sir et dou­lou­reuse joie.








 

Alain Char­tier (1390 - vers 1440)