« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

COLOMBINE

 

 

 

Léandre le sot,

Pierrot qui d'un saut

        De puce

Franchit le buisson,

Cassandre sous son 

        Capuce,

 

Arlequin aussi,

Cet aigrefin si

        Fantasque

Aux costumes fous,

Ses yeux luisants sous 

        Son masque,

 

— Do, mi, sol, mi, fa, —

Tout ce monde va,

        Rit, chante

Et danse devant

Une belle enfant

        Méchante

 

Dont les yeux pervers

Comme les yeux verts

        Des chattes

Gardent ses appas

Et disent : « A bas

        Les pattes ! »

 

— Eux ils vont toujours !

Fatidique cours

        Des astres,

Oh ! dis-moi vers quels

Mornes ou cruels

        Desastres

 

L'implacable enfant,

Preste et relevant

        Ses jupes,

La rose au chapeau,

Conduit son troupeau

        De dupes ?

 

 

 

 





 

Paul Verlaine / Fêtes galantes