« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Etoile pâle

 

 

 





Ils sont pas­sés par ici

oisifs

rati­boi­sifs

au cou­pe­ret de cer­tain matin 

 

fri­mas pin­çant

les toxi­ques ont perdu nos tra­ces

et patau­gent-crou­pis­sent dans la bouse fumeuse

d’expres­sions lan­ga­giè­res con­cep­tualo-banalo-répé­ti­ti­ves

en guise de poé­sie

s’inter­ro­geant devant l’ici & main­te­nant

quel­que part

comme des pou­les ayant décou­vert un cou­cou

2500 ans après Lao-Tseu, ils n’ont que faire du non-faire

25 ans après Zao, izonpa capté la puis­sance de la répé­ti­tion

et quand vien­dra la guerre

ils ne seront point cada­vé­rés

car ils le sont déjà

cada­vé­rés et cada­vé­ri­di­ques dans l’âme

voire jusqu’à la corne

repro­dui­sant

des écrits ter­nes-pat­terns dégor­geant de for­mu­les

ter­nes & mor­nes

répé­tées à l’envi

mais la fron­tière du lan­gage n’est pas la non-vie

non

la vie n’est pas un con­sommé de petits nua­ges gris clair

se déta­chant sur un hori­zon gris-foncé

tapissé d’élec­tro mini­ma­liste

de cock­tails frais

plu­més de mix poin­tus

allant-décor­ti­quant des pis­ta­ches-con­cepts

sur fond de chant de ciga­les

 

la vie qu’on nous a prise

par­fois nous vou­lons la repren­dre

mais au fond

c’est pour mieux la ren­voyer dans ces gueu­les

hur­lan­tes

de mort qui ne dit pas son nom

car au fond

la vie qu’on nous a prise

n’était pas celle que vous croyez

 

Bar­ra­cu­das

méfiez-vous de l’eau qui dort

 

Il n’y a pas eu de pre­mier pirate

il n’y en aura pas de der­nier

Passe un oiseau noir

au cap d’Anti­po­lis

 

Pas moyen d’y cou­per

Les déca-ailes

 








 

Did­jeko / Etoile pâle