« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

46

 

 





De las estrel­las que admiré, moja­das

por ríos y rocíos dife­ren­tes,

yo no escogí sino la que amaba

y desde enton­ces duermo con la noche.

 

De la ola, una ola y otra ola,

verde mar, verde frío, rama verde,

yo no escogí sino una sola ola : 

la ola indi­vi­si­ble de tu cuerpo.

 

Todas las gotas, todas las raí­ces,

todos los hijos de la luz vinie­ron,

me vinie­ron a ver tarde o tem­prano.

 

Yo que para mí tu cabel­lera,

Y de todos los dones de mi patria

sólo escogí tu corazón sal­vaje.

 

 

……………………………………………

 

 

Parmi les étoi­les admi­rées, mouillées

par des fleu­ves dif­fé­rents et par la rosée,

j’ai seu­le­ment choisi l’étoile que j’aimais

et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.

 

Parmi les vagues, une vague, une autre vague,

vague de verte mer, bran­che verte, froid vert,

j’ai seu­le­ment choisi l’uni­que et seule vague 

et c’est la vague indi­vi­si­ble de ton corps.

 

Vers moi tou­tes les gout­tes, tou­tes les raci­nes

et tous les fils de la lumière sont venus,

que ce soit aube ou cré­pus­cule ils sont venus.

 

Je n’ai voulu que ta che­ve­lure pour moi.

Et de tou­tes les offran­des de la patrie

je n’ai choisi que celle de ton cœur sau­vage.

 








 

Pablo Neruda / La Cen­taine d’amour / Midi (Mediodía)