« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Le ser­ment de Lysis­trata

 






— Aucun homme ici bas, ou mari ou amant…

— Aucun homme ici bas, ou mari ou amant…

— N’aura le droit d’avan­cer en ban­dant…

    Repête!

— N’aura le droit d’avan­cer en ban­dant…

    Ah! les genoux hélas! se déro­bent sous moi,

    Lysis­trata!

— Une femme sans homme au foyer je serai…

— Une femme sans homme au foyer je serai…

— Vêtue de beaux atours et bel­le­ment parée…

— Vêtue de beaux atours et bel­le­ment parée…

— Afin que mon mari soit grillé de désir…

— Afin que mon mari soit grillé de désir…

— On ne me verra point de bon cœur obéir…

— On ne me verra point de bon cœur obéir…

— Et si sans mon aveu la vio­lence il emploie…

— Et si sans mon aveu la vio­lence il emploie…

— Je me prê­te­rai mal et ne pous­se­rai pas…

— Je me prê­te­rai mal et ne pous­se­rai pas…

— Je ne lan­ce­rai pas au pla­fond mes san­da­les…

— Je ne lan­ce­rai pas au pla­fond mes san­da­les…

— Tigresse qu’on assied le cul sur une râpe…

— Tigresse qu’on assied le cul sur une râpe…

— Si je tiens mon ser­ment, que je boive le vin!…

— Si je tiens mon ser­ment, que je boive le vin!…

— Mais qu’il se change en eau si je l’enfreins!…

— Mais qu’il se change en eau si je l’enfreins!…

 

 





 

Aris­to­phane (envi­ron 450-375 avant notre ère) / Lysis­trata. Antho­lo­gie de la poé­sie grec­que par Robert Bra­sillach, édi­tions Stock.