« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

cette émotion-là

 

 

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    Le déve­lop­pe­ment des influen­ces qui con­dui­sent l’évo­lu­tion de la pen­sée dans le temps, n’est si dif­fi­cile à sai­sir que parce que l’oscil­la­tion des idées, qui est pure­ment intel­li­gi­ble, dévie sou­vent, du fait d’acci­dents qui ne sont que méca­ni­ques… J’ai sou­vent pensé, dans ce voyage, à cette jour­née fée­ri­que où Claude Mon­net, venu en Hol­lande, il y a quel­que cin­quante ans pour y pein­dre, trouva, en dépliant un paquet, la pre­mière estampe japo­naise qu’il lui eut été donné de voir. Son émo­tion devant cet art mer­veilleux, où toute vie, tout mou­ve­ment, tout modelé tien­nent dans un trait - art qu’il igno­rait, d’ailleurs, comme tout le monde, à cette épo­que, mais dont il avait en lui la pres­cience, en quel­que sorte fra­ter­nelle - cette émo­tion-là, vous la devi­nez.

    ­Son boul­ver­se­ment, sa joie, étaient tels, qu’il ne pou­vait expri­mer, par des phra­ses, ce qu’il res­sen­tait; il ne pou­vait plus l’expri­mer que par des cris.

    - Ah !… ah !… Nom de Dieu !… fai­sait-il… Nom de Dieu !… 
 

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Octave Mir­beau / La décou­verte de Claude Mon­net / La 628-E-8